Le projet en quelques mots
Le maître d’ouvrage est Colim SCRL, filiale immobilière du Colruyt Group, accompagné du bureau d’architecture LIGNES. Le projet ne consiste pas uniquement en la construction d’un supermarché, mais en un ensemble mixte comprenant :
- un Colruyt modernisé de 1 620 m²,
- 11 logements à l’étage,
- un espace pour une profession libérale,
- un parking souterrain, destiné à limiter l’impact visuel et la pression en surface.
Colruyt s’est également engagé à prendre en charge une partie du réaménagement du carrefour Hanin. Aucun montant précis n’a été communiqué, mais cet apport est présenté comme un moyen de fluidifier la circulation et de renforcer la sécurité des usagers.
Un site déjà au cœur de débats
Le rond-point Hanin n’est pas un lieu anodin. Vous vous souvenez peut-être du projet d’implantation d’un McDonald’s à cet endroit il y a quelques années. Comme beaucoup d’entre vous, j’avais exprimé mon opposition à cette idée, considérant qu’un fast-food aurait surtout généré du trafic supplémentaire, sans réelle valeur ajoutée pour notre cadre de vie.
Le projet Colruyt est d’une autre nature : il s’agit d’un commerce de proximité, fréquenté au quotidien par les habitants de la commune. Cela change la logique, même si les préoccupations restent proches : saturation du trafic, nuisances sonores et intégration dans un quartier résidentiel.
Les inquiétudes exprimées
Durant l’enquête publique, plusieurs habitants ont fait part de leurs craintes :
- un rond-point déjà saturé à certaines heures de la journée,
- des risques accrus pour les piétons et cyclistes,
- des nuisances liées aux livraisons, au fonctionnement des équipements techniques et à la ventilation du parking souterrain,
- une architecture jugée trop minérale, peu en phase avec le caractère résidentiel du voisinage.
Le délai réduit pour introduire un recours – vingt jours, en pleine période estivale – a également été perçu comme une difficulté pour une participation citoyenne équilibrée.
Limiter l’impact
Les autorités ont assorti le projet de plusieurs conditions destinées à réduire ces inquiétudes :
- la création de trottoirs et pistes cyclables sur l’avenue Franklin Roosevelt,
- l’obligation d’un tourne-à-droite en sortie de parking pour limiter les conflits de circulation,
- l’installation d’un écran acoustique pour protéger les jardins voisins,
- la végétalisation des façades et des abords,
- une gestion adaptée des eaux pluviales.
Un effet possible sur la valeur des biens
Je souhaite attirer l’attention sur un autre aspect : l’impact potentiel sur la valeur des biens immobiliers voisins.
Nous avons déjà un précédent local : la reconversion des Papeteries de Genval. Beaucoup craignaient au départ une surcharge de circulation ou une perte de quiétude. Finalement, le projet a contribué à revaloriser les maisons proches. L’arrivée de nouveaux services, d’espaces publics et de logements a donné une dynamique nouvelle au quartier.
Le projet Colruyt est plus modeste, mais la logique est comparable. Si les conditions d’urbanisme sont bien respectées – mobilité, nuisances maîtrisées, intégration paysagère – il est plausible que certains biens situés autour voient leur attractivité renforcée.
Le déménagement du Colruyt au rond-point Hanin est désormais acté. Il transformera notre environnement quotidien, avec ses avantages et ses limites. Comme habitants, nous avons le droit d’attendre que les engagements soient respectés, et que la réalisation tienne compte de la qualité de vie de chacun.
Comme voisin, je partage vos préoccupations. Comme expert immobilier, je peux vous aider à comprendre l’impact de ce projet sur vos biens, à estimer leur valeur dans ce nouveau contexte et à anticiper vos décisions.
Justin Letroye
Expert immobilier à Rixensart